« Je n’ai jamais passé la porte et j’en suis morte. »
Tu m’as privé de ma vie,tu m’as privé de mes amis.
Quand ça a commencé, tu m’as d’abord fait culpabiliser.
Quand je rentrais, tu m’attendais...
Tu avais l’air malheureux,je le voyais dans tes yeux.
Je savais que tu étais possessif, mais pas de là à me donner une gifle.
Naïve, je l’ai prise comme inoffensive.
Je me disais que j’avais abusé... que je t’avais provoqué.
Je t’avais dit que je rentrerais tôt, que j’arriverai bientôt.
Ça a dû t’énerver, de pas me voir arriver.
J’étais sous ton emprise et pardonnais toutes tes crises.
Mais chaque lendemain, tu relevais la main.
Lorsque j’ai voulu appeler le médecin, tu m’as dit que y’avais pas moyen.
Je pensais pourtant que ça s’arrêterait, que tu me redonnerais ma liberté,
mais ta jalousie, n’est jamais partie.
« Tu fais quoi ? dépêche-toi ! ».
Tu avais un mauvais œil et m’en foutais plein la gueule.
Tu m’as éloignée de tout, toi, mon époux.
Je perdais toute mon énergie, en pleurant toutes les nuits.
Tu me poussais contre les murs, avec sang froid et démesure.
Cette rage qui t’envahissait, n’était pas ton identité.
Je ne te reconnaissais pas, tu étais dans tous tes états.
Je n’arrivais plus à dormir, mais je n’osais pas partir.
D’amour, je serais morte, si j’avais passé la porte.
Alors, je te pardonnais, mais tu recommençais.
J’étais dans ce cercle vicieux et douloureux, bloquée au milieu.
C’était un vrai cauchemar, mais je ne voulais pas que l’on se sépare.
Tu fus mon pire ennemi, tu as inondé ma vie de pluie.
Je criais, j’hurlais.
Moi qui t’aimais, tu m’humiliais.
Moi qui t’aimais, tu m’as tuée.
J’étais dans le tourbillon de la vie, celui de la survie.
Mais un jour, sous les coups de mon mari, je suis partie.Partie vers ma nouvelle vie.
Partie là-haut, rejoindre les oiseaux.
Ce n’est pas la fin dont je rêvais, j’aurais aimé être capable de dire la vérité.
Je n’ai jamais passé la porte et j’en suis morte.
Poème Herman Rosalie
